Un petit « géant » nous quitte
Sony ICF2001D, la fin d’une épopée
Cet article est paru en décembre 2004 dans le bulletin INFO-62. Ce poste n’est plus fabriqué de très belles écoutes ont été faites. On le trouve d’occasion sur les sites dédiés.
En cette fin d’année 2004, j’ai eu la chance de pouvoir bénéficier (import direct par un ami grand voyageur) de l’acquisition d’un des derniers exemplaires en stock, neuf, du Sony ICF-2001D. La fabrication s’est définitivement stoppée fin 2003. Adieu à ce merveilleux récepteur portable.
Selon le fabricant, il bénéficie d’améliorations apportées par rapport aux premières séries (probablement au niveau du filtrage de bande). Au regard, rien ne le différencie pourtant de ses prédécesseurs. Toujours aussi beau !
C’est un « package » comprenant le récepteur avec tous les accessoires, notices, prises et câbles, alim, mais également l’antenne active Sony AN1 complète (attaches, coupleurs, notice, bloc de commande, câbles), le tout dans un superbe emballage spécialement conçu pour cet ensemble, avec couvercle carton couleur détaillant le « système Sony ».
Premières observations : qualité d’écoute et sensibilité toujours aussi remarquables. Ecoutes comparatives réalisées en plaçant le 2001D à côté d’un Grundig Satellit S800-Millenium et un JRC NRD525, avec deux antennes de fabrication personnelle, une Windom multibande de 40m et une long-fil de 42,10m ; et le tout sans boîte d’accord.
Lors de ces essais, mieux vaut se mettre à l’écoute des radioamateurs que des stations broadcast, car les puissances mises en jeu ne permettent pas un jugement objectif. Mes essais ont porté sur les bandes des 40, 30, 20, 17 et 15 mètres, en après-midi, et en soirée (régions entendues : Europe, Proche-Orient, Russie d’Asie, Usa, Amérique Latine, Antarctique). Toutes les stations entendues sur le 525 l’étaient également sur le 2001D. Certaines étaient inaudibles sur le S800. Mais ce qui est plus surprenant, c’est que parfois, dans les bandes des 20, 17 et 15m, des signaux faibles étaient plus détectables sur le Sony que sur le 525 (je parle du QRK, c’est à dire de la « lisibilité » ou de la « compréhension » des signaux). Bien sûr, le 525 permet, grâce au notch et au PBT, de traiter avantageusement les signaux difficiles. Quand au Millenium, si ce poste est remarquable (technologie Drake), force est de constater que la sensibilité du Sony est légèrement supérieure et n’est jamais prise en défaut.
Et toujours le même excellent comportement face aux signaux forts. Les seuls reproches : pas de PBT (PassBandTuning) ou d’If-Shift, ni de filtre notch. Mais aucun portable n’en est doté. Seul le Satellit 700 de Grundig possède un présélecteur.
Autres atouts du 2001D, la détection synchrone très efficace en AM pour l’écoute de la radiodiffusion, la bande aviation de 116 à 136Mhz et la bande FM, de 76 à 108Mhz. Un regret, 32 mémoires seulement, mais l’accès est direct pour les bandes broadcast, avec scanning (arrêt ou non). On peut également scanner entre deux limites de fréquence.
Après avoir possédé précédemment 4 autres 2001D depuis 1990, et m’en être séparé, celui-ci restera définitivement au Qra (je l’ai promis à Madame, également radioamateur et écouteur). C’est à mon avis le meilleur des portables que j’ai possédés ou essayés (Sony 7600DS, 7600G, SW55, SW77, ICF2001, Grundig 1400, 3400, 500, 700, 800, Sangean ATS818, 909) et même que certains Rx de trafic comme les FRG8800, VR5000, Panasonic RF9000). Seul le Satellit 800, et à un moindre niveau le 700, peuvent rivaliser avec lui. Rappel de quelques caractéristiques : sensibilité meilleure que 1,5mv pour 10db S/N en Am, et que 0,5mv en Ssb, sélectivité étroite et large, horloges et nombreux timers, RF gain, etc…
Lu sur un site aux Usa : En 1985 la firme Sony remplace son 2001 par le 2001D, baptisé « 2010 » aux Usa. Il va devenir le « navire amiral » de la flotte des récepteurs ondes courtes de Sony et LA référence des portables depuis toutes ces années, grâce à sa sensibilité exceptionnelle, idéale pour le DX, et à sa parfaite détection synchrone pour la radiodiffusion internationale. Bandes préprogrammées, mémoires à accès direct, exploitation simple, ergonomie idéale, composants de qualité. Il est difficile d’imaginer que Sony a décidé de cesser la production d’une telle petite merveille après 19 ans de carrière. Le Sony 2001D est toujours « l’homme de fer » des portables.
Que les heureux possesseurs de ce véritable récepteur DX portable ne s’en séparent pas. Le 2001D est toujours très recherché. Un dernier point : que de fois j’ai pensé à nos amis non-voyants. Utilisé comme récepteur de chevet, il est l’appareil (parmi tous ceux possédés ou essayés) le plus facile à manœuvrer dans l’obscurité.
F5PSI Gaby (ex-F11ECZ)