Faut-il continuer à maîtriser le synoptique d’un superhétérodyne à triple changement de fréquences pour être radioamateur ? Nous pensons vraiment qu’il y a urgence à repositionner notre certificat d’opérateur dans le contexte de la réalité de notre activité au vingt-et-unième siècle, en s’appuyant plus fortement sur le tissu associatif représentatif, comme cela se fait dans beaucoup d’autres pays en Europe et dans le monde. C’est ce que je plaide lors de nos discussions avec la tutelle. (Extrait éditorial du REF d’avril 2018)

Un vieux rêve du REF… Faisons un peu de science fiction et imaginons que demain le REF, et lui seul, puisqu’il ignore les autres associations, puisse faire passer les examens. La première condition sera d’être membre de l’association et il vous en coûtera 45€ minimum pour une adhésion sans revue. Ensuite il faudra passer l’épreuve technique à l’ANFR, car le projet de l’IARU sur la « Entry Class » prévoit seulement une partie pratique de l’examen fait par les associations, il vous en coûtera alors 30€… Ce qui fait passer le coût d’un examen à 75€ !!! Il faudra peut être aussi ajouter des frais d’examen pour le REF, ou encore des frais d’adhésion au radioclub qui l’organisera… Somme totale qui n’est pas à la portée de tous et qui est donc réservée à une certaine élite…

Dans cette fiction, comment faire pour passer un examen si on ne veut pas être membre du REF ? Quelle garantie d’égalité de traitement devant tous les candidats peut-on avoir, si une seule association règne sur le monde radioamateur ?

Que dit l’ANFR ?

Lors de la réunion en décembre 2015, le sujet a été abordé par le REF, ce qui a valu les foudres du responsable des examens à l’ANFR. L’administration française souhaite continuer à organiser les examens, car elle est la seule à pouvoir garantir l’impartialité des examens, et la reconnaissance du diplôme obtenu… En France les diplômes sont délivrés par l’état et non pas par des associations ou des sociétés privées, car l’état est le seul garant pour juger les compétences à acquérir, qui figurent dans un décret spécifique. A quoi cela sert de dire que les radioamateurs sont un service de l’état, ou que c’est l’état qui autorise l’émission d’amateur en délivrant un indicatif si ce n’est pas l’état qui vérifie les connaissances par le biais d’un examen. Si effectivement le radioamateurisme était un loisir, alors rien ne s’opposerait à ce que la licence soit délivrée par une association, effectivement pour obtenir une licence de football ou de ping pong, il suffit de payer sa cotisation à l’association adéquate, il est même inutile de passer un examen, sauf peut être un examen médical dans certains sports et pour faire des compétitions. Pourquoi plaider des causes perdues qui ne font que braquer l’administration et qui nous dévalorise ?

Quelle est la position de l’URC ?

L’URC approuve entièrement la position de l’administration, l’examen radioamateur doit rester organisé par l’administration. Les associations peuvent participer et organiser une partie de l’examen. Cette partie doit être facultative et peut apporter éventuellement des points bonus à l’examen final. Nous proposons que des épreuves facultatives, de CW, histoire de la radio ou QSO en langue étrangère (voir d’autres) soient créées, que les points au dessus de la note obtenue sur 20 soient ajoutés au total de la note technique sur 60, par exemple… Nous souhaitons 3 classes de licences conformément aux recommandations CEPT avec un seul examen, c’est la note obtenue qui donnera la classe de la licence, voir nos propositions dans l’enquête publique et dans nos dossiers.

Qui peut faire passer ces épreuves ?

C’est en partenariat avec toutes les associations et en accord avec l’administration que des conditions d’agrément peuvent être envisagées, comme par exemple :

  • Avoir une licence HAREC depuis plus de 5 ans. Les FA et FB qui ont été reclassés en F4 et F8 ne pourront pas recevoir l’agrément. Seuls ceux qui ont réellement passé l’examen HAREC pourront être agréés.
  • Etre formateur dans un radioclub qui fait de la formation de façon régulière.

Il faut aussi définir avec l’administration des grilles d’évaluation précises qui soient impartiales pour harmoniser les questions d’examen.

Quel rôle joue le REF ?

Encore une fois le REF fait cavalier seul, ne concerte personne et développe des théories que personne, à part une minorité dirigeante, ne veut. En fait on pourrait croire que le REF souhaite un radioamateurisme pour tous, désire promouvoir cette activité scientifique, mais en fait par ses actes c’est tout le contraire…

Visiblement, la réforme de la distribution des indicatifs mise en place en 2012 a raté un de ses objectifs. L’adoption d’un certificat unique et l’abandon de l’épreuve de lecture au son devait faciliter l’accès au plus grand nombre par la simplification de la procédure. (Extrait éditorial du REF d’avril 2018)

Qui a demandé une licence unique contre la volonté de tous ? Lorsque le décret est sorti en 2012, le REF a dit que l’administration avait imposé cette réforme pour des raisons budgétaires… Il n’a jamais été question de faciliter ou simplifier l’accès au service amateur par le biais d’une licence unique…

Aujourd’hui l’enquête publique sur la réforme des examens est enfin ouverte, la promesse de décembre 2015 est donc maintenant une réalité. L’URC n’a pas cessé depuis la parution du texte en 2012 de communiquer ses projets à l’administration. On ne peut pas dire que le REF nous ait aidé dans cette aventure, bien au contraire, mais notre persévérance aboutira sans doute à ce que notre règlementation évolue. Il tient à chacun d’entre vous de vous exprimer librement et ensemble formons les radioamateurs de demain.