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Le REF a fait paraitre un communiqué concernant le 50-54 MHz, sans entrer dans la polémique, nous souhaitons apporter des précisions.

Nous travaillons en totale transparence, nous publions toutes nos propositions et toutes nos décisions. Nous estimons que lorsqu’on parle d’avenir du radioamateurisme, c’est tous les radioamateurs qui sont concernés, pas uniquement les adhérents, ou les membres d’un CA ou d’une commission. Nous estimons que chaque radioamateur en citoyen responsable est en mesure de savoir ce qui se dit dans les instances nationales et internationales, nous ne pratiquons pas la politique du « secret défense, on ne parle de rien mais on travaille pour vous et votre bien »… Cette franchise déplait, énerve, sans doute, mais nous n’arrêterons pas. Nous sommes présents à tous les niveaux et nous continuerons à vous informer de ce qui se passe, des positions des uns et des autres et nous critiquerons les positions lorsque celles-ci ne vont pas dans l’intérêt général.

Comme tous citoyens, nous avons accès aux dossiers préparatoires des conférences CEPT. La commission ECC est pilotée par Eric Fournier, responsable de la DPSAI à l’ANFR. Les radioamateurs sont concernés par 2 groupes de cette commission ECC :

  • la WGFM qui s’occupe de la TR61-01, TR61-02, de la REC05(06), REP032, ECCrep089… textes qui concernent les examens radioamateurs, les classes de licences et les accords de réciprocité entre les pays. La dernière réunion WGFM#91 a eu lieu en Suisse mi mai. L’IARU devait y proposer une réforme du texte de 2006 sur la Entry Class, mais a finalement retiré son projet à la dernière minute.
  • Le groupe PTD qui s’occupe des fréquences, et donc de l’attribution du 50 MHz aux radioamateurs. La réunion PTD#6 a eu lieu mi juin à Tallin.

Comment fonctionnent ces commissions ? Les réunions se font environ tous les 3 mois, l’agenda est publié sur le site de la CEPT et les participations sont soit physique, soit écrite. Les membres de la commission envoient leurs dossiers avant la réunion, suite à des discussions internes et des conférences téléphoniques régulières entre les utilisateurs. Les réunions ne servent qu’à faire la synthèse, toutes les négociations se font en amont. Vu le nombre de points abordés lors de ces réunions, un maximum de 15 minutes par sujet est alloué.

La première réunion de cette commission a eu lieu en septembre 2016, elle s’est occupée de l’organisation de la commission et on y remarque que le groupe AI 1.1 qui concerne le 50 MHz est piloté par PB2T, ancien président IARU de la région 1, pour le compte de l’administration Hollandaise, la position de l’administration hollandaise diffère des souhaits de l’IARU…

De nombreux pays s’opposent à cette attribution en statut primaire, principalement la Russie, car ils ont peur pour leurs utilisateurs à titre secondaire. En effet si les radioamateurs obtiennent le statut primaire, en cas de brouillage les utilisateurs secondaires ne pourraient pas s’opposer, ce qui reviendrait pour eux à perdre la bande. Si dans de nombreux pays certains utilisateurs comme l’armée ont bougé vers d’autres fréquences, il n’en est pas de même ailleurs, comme en Russie. La migration n’est pas une chose gratuite et on peut comprendre que certains pays ne le feront pas. Cette option de perdre la bande est évidemment impossible pour ces affectataires. Lors de cette réunion ou de la suivante, il est aussi demandé une enquête afin de connaitre qui et comment la bande est utilisée et il est demandé aux radioamateurs ce qu’ils souhaitent faire sur cette bande.

Lors de la dernière réunion de mi juin 2018, la commission est arrivé à un consensus unanime, 50-52 MHz en statut secondaire, même la Russie a signé. Pour arriver à cette décision nous avons participé, pas de façon physique mais par l’envoi d’arguments différents de ceux envoyés par l’IARU.

  • IARU : Utilisation de la bande avec des antennes omnidirectionnelles, en FM large bande digital, implantation de structures relais et répéteurs en émission à 100% avec de grosses puissances.
  • URC : Utilisation possible avec des antennes directives, émission sporadiques avec des puissances modérées. Tests envisageables dans les zones sensibles.

En 2 ans, de rien du tout on est passé à la moitié de la bande en statut secondaire. La modération de nos propos a permis de rassurer les utilisateurs actuels de la bande. L’IARU à protesté et prévoit une contribution à la prochaine réunion qui se déroulera en Ukraine… l’IARU espère peut être que la Russie ne sera pas en Ukraine… Sauf que les participations se font aussi par écrit et si la Russie met son véto, on risque de ne rien obtenir du tout… Si la bande qui n’est pas affectée aux radioamateurs, ne l’est finalement pas à la CMR19, alors cette bande, actuellement utilisée en France, risque de nous être retirée définitivement. Faut il s’entêter à demander un statut primaire sur toute la bande ou négocier les 4 MHz en statut secondaire, sachant qu’on a obtenu 2 MHz en secondaire ?

Défendre les droits des radioamateurs ce n’est pas seulement être présents dans les réunions et s’insurger contre les administrations, c’est participer de façon intelligente, raisonnée et citoyenne en donnant ses arguments soit par écrit, soit de façon physique quand l’enjeu est important.

Et pour l’avenir ? Tout dépend maintenant du comportement de l’IARU. Si effectivement lors du prochain meeting en Ukraine, les radioamateurs représentés par l’IARU et l’EURAO présentent un dossier commun mais raisonnable, il est possible que l’on avance. On doit pouvoir obtenir 4 MHz en statut secondaire, probablement avec des restrictions dans certains pays, par contre on n’obtiendra pas un statut primaire c’est évident… Si on s’entête on risque d’avoir le véto de la Russie mais pas seulement et donc de ne rien obtenir lors de la CMR-19…

Les liens vers les sites officiels, en accès libre à tous les citoyens, n’hésitez pas à aller consulter ces sites, la CEPT c’est en anglais, mais l’ANFR c’est en français. N’hésitez pas à nous communiquer vos remarques, il y a tellement de choses qu’on ne peut pas tout appréhender.