La bande des 50 MHz n’est pas attribuée en région 1 par l’UIT, elle est affectée en région 2 et 3 de 50 à 54 MHz en statut primaire. Nous utilisons cette bande en région 1 sous le régime dérogatoire, c’est-à-dire selon la volonté de chaque administration. Cette situation précaire a été reconnue à la CMR-15 et il a été mis à l’ordre du jour de la CMR-19 d’étudier l’attribution de cette bande en région 1. L’IARU conjointement avec l’EURAO ont demandé à ce que l’on attribue 50-54 MHz en statut primaire en harmonisation avec les régions 2 et 3. L’EURAO a siégé à plusieurs réunions et a coopéré avec l’IARU, et j’ai donc assisté à cette conférence à Kiev, cette rencontre me pose plus de questions qu’elle ne m’apporte de réponses.
Que se passe-t-il sur cette bande qui entraine un véto catégorique, un refus de dialogue de 3 pays ? On nous reproche de ne pas trafiquer sur cette bande, de n’y rien faire ou très peu. Il est donc inutile de nous accorder 4 MHz, 2 MHz est amplement suffisant, pour certains moins encore. Quant au statut, on peut envisager un statut secondaire, en aucun cas un statut primaire, même sur une petite portion de la bande, et s’il existait un statut où tout serait interdit il serait sans doute choisi ! Pour se justifier de la non utilisation de la bande une étude basée sur des impressions d’écran d’un site de DX cluster… Effectivement il n’y a aucun spot de 52 à 54 MHz, vu que cette partie de bande ne fait pas l’objet d’une dérogation en Région 1… On nous oppose aussi une étude réalisée avec un logiciel non agréé par la CEPT. Comment les données sont elles analysées ??? Il est évident que l’on peut, avec les mêmes données démontrer tout et son inverse… Ce n’est pas à la mathématicienne que je suis que l’on racontera des sornettes.
L’opposition rencontrée se justifie par le fait que les radioamateurs vont gêner les utilisateurs actuels ou futurs, oui mais qui sont ces utilisateurs actuels, et que font ils ?
- Le broadcast ? Qui utilise ces fréquences en broadcast analogique ? Car on ne voit pas faire de la TNT sur cette longueur d’onde. De plus les radioamateurs sont déjà présents sur cette bande, et aucune perturbation n’a pu être constatée. Les puissances utilisées en broadcasting ne sont pas en mesure d’être perturbées par les émissions radioamateurs, ce serait plutôt l’inverse…
- De la téléphonie mobile ? Imaginez seulement l’allure de votre téléphone portable avec ¼ d’onde comme antenne (6 :4=1,5m) Souvenez vous des talkies walkies CB… La téléphonie mobile est bien plus intéressée par les bandes supérieures où l’on peut utiliser des larges bandes plus adaptées à la 5G et au streaming vidéo…
- Des radars profileurs de vent ? Technologie aujourd’hui dépassée par les satellites et autres systèmes de sondage. Il est vrai que par soucis d’économies de bouts de chandelle on a supprimé en France et aussi en Europe, les sondages par ballons stratosphériques, mais étant donné la fiabilité de ces radars profileurs de vent, les sondages par ballons ont été maintenus à la demande de la communauté météo mondiale… Météo France doit donc obtenir des données et fait des sondages. Pour qui ? Pour quoi ? Météo France n’exploite même plus ses données, elles sont toutes transmises au centre mondial situés aux USA. Si vous avez besoin de données météo aériennes, que vous soyez compagnie aérienne, commercial ou particulier elles sont en accès libre gratuit sur le site américain Ready, les données de Météo France… Il faut les acheter… Quant aux prévisions ce n’est même plus leurs ingénieurs qui les font et qui interprètent les données… Ils reçoivent des cartes toutes faites sur leurs PC…
- Alors y aurait-il une utilisation cachée du 50 MHz ??? Si elle existe, nulle part dans les participations des différents affectataires français, nous avons ressenti que l’attribution de 4 MHz était un problème. La seule chose évoquée et c’est normal, c’est la protection contre les perturbations éventuelles par des utilisateurs présents sur la bande avant nous.
Y aurait-il une possibilité de vendre une partie de cette bande ? Si oui à qui ??? Cette bande est sporadique, non rentable en terme de largeur de bande utilisable, non rentable quant à la distance couverte, alors laissez cette bande aux radioamateurs, en statut secondaire pour protéger les actuels utilisateurs, mais cessez de couper les cheveux en quatre afin de préserver des activités fantômes ou des activités potentielles même pas encore à l’étude !
Au nom de quoi, 3 pays peuvent ils bloquer l’ensemble des radioamateurs du monde ? La décision qui doit être votée à la CMR-19 c’est allocation de 50-54 MHz en statut primaire que nous laisserions sans problème pour un statut secondaire avec une partie en statut primaire ou pas. L’UIT ne fait que des recommandations, l’intérêt mondial doit primer sur les intérêts nationaux, surtout lorsqu’ils sont minoritaires. Chaque pays a sa propre réglementation, alors que ces 3 pays fassent comme ils veulent en interne, mais ils ne doivent pas empêcher la terre de tourner pour des caprices ou des intérêts personnels.
Evidemment que nous nous contenterons de 2 MHz en statut secondaire, mais quelle énergie et quel « fric » dépensé pour si peu ! Mais il faut être là car sans notre présence nous n’aurions rien du tout. Nous continuerons à défendre nos positions, à aller le plus loin possible dans nos sollicitations, mais quel gâchis de temps et d’énergie. Cette discussion sur le point 1.11 ne nécessite pas plus de 10 minutes… Je n’ai pas personnellement assisté aux précédentes réunions, mais l’EURAO y était présente quand elle le pouvait et a toujours participé par écrit, si la présence physique n’était pas possible. C’était la 7ème réunion, et on a passé 4 jours à déplacer des virgules, changer des mots, tout ça pour écrire un texte qui dit blanc au début et noir à la fin, sans compter les notes de bas de pages qui viennent contredire les textes… Un texte qui n’a aucun sens dans aucune langue car écrit en anglais par des non anglophones. A ce niveau, je ne comprends pas qu’il n’y a pas d’interprètes…
Alors à bientôt sur les ondes, peut être en 50 MHz, si l’entêtement de certaines administrations ne perdure pas. Prochaine réunion du 26 au 29 mars 2019 en Lettonie. Nous allons travailler en collaboration avec l’IARU afin de montrer des organisations radioamateurs unies qui défendent les intérêts des radioamateurs.