Nous avons publié uniquement dans le bulletin F8URC de la semaine 11 un article faisant le point sur la bande des 23 cm, nous n’avons reçu aucune réponse à notre demande de position et d’union. Nous rendons publique cet article.
En préparation de la prochaine réunion CEPT SE40 qui étudie la compatibilité de cohabitation entre Galileo et les radioamateurs, l’ANFR nous a communiqué la position de la France. Un dossier de 17 pages démontrant qu’une émission radioamateur dirigée vers un récepteur Galileo perturbe, ce qui est une évidence. Les puissances étudiées de façon théorique s’échelonnent de 1 W à 300 W et ne prennent pas en compte la sporadicité et la durée des émissions.
L’URC en collaboration avec WHRO a donc apporté ses remarques :
- Les radioamateurs n’utilisent pas plus de 25 W sortie d’émetteur en émission, d’ailleurs la plupart des usages ne dépassent pas 1 W.. L’ANFR a précisé que si des études se font à 300 W c’est sur les indications de l’IARU. Si vous connaissez des radioamateurs qui trafiquent avec 300 W dans cette bande, merci de nous les faire connaitre.
- Si on considère un véhicule roulant à 90 km/h, il parcours 5 km en 40 secondes. Quelle est la probabilité que pendant ces 40 secondes le véhicule traverse le champ d’une émission radioamateur ? Cette probabilité est pratiquement nulle. Lorsqu’on est dans un tunnel le GPS se désynchronise et pourtant personne ne demande à ce que l’on enlève les tunnels des routes.
- Galileo doit prendre en compte les perturbations éventuelles et pouvoir compenser, parce que les radioamateurs ne sont pas les seuls à pouvoir générer des perturbations. Mais nous pensons que le système de réception est prévu pour ne pas être sur des fréquences uniques et donc que 40 secondes de désynchronisation sur une fréquence précise qui n’est pas forcément la fréquence de réception; n’est pas critique. Et que si effectivement le système n’est pas capable de compenser, alors c’est qu’il est mal conçu.
- Quand bien même, les radioamateurs ne seraient plus sur cette portion de bande afin de protéger Galileo, cela n’empêchera pas les éventuels pirates ou malveillants de créer des perturbations, donc cette éventualité doit être prise en compte dans le logiciel de guidage Galileo et les radioamateurs n’ont pas à prévoir de limiter ou d’abandonner leurs usages. Nous restons à la disposition de l’ANFR et la CEPT pour faire des essais réels afin d’apporter au logiciel de guidage la prise en compte des émissions radioamateurs sans nous imposer des contraintes particulières. Nous pensons sincèrement qu’il ne faut pas imposer des protections particulières car cela voudrait dire que le système Galileo a des faiblesses et cela donnerai à d’éventuels perturbateurs non radioamateurs des idées pour planter le système. De plus les radioamateurs équipés peuvent détecter les éventuelles perturbations autres que radioamateurs sur la bande et participer à la protection de Galileo.
Nous ne connaissons pas à l’heure actuelle la position de l’IARU qui a envoyé un dossier sur les usages radioamateurs en écrivant que les émissions peuvent aller jusque 300 W sans préciser si c’est sortie d’émetteur ou PAR… D’après les documents que l’on a pu consulter, l’IARU ne souhaite pas s’engager. Les USA ne veulent pas partager la bande GPS internationale, donc la contre partie c’est que les radioamateurs ne s’opposent pas à l’installation de Galileo sur 1,2 GHz.
Quelle est la position du REF ? Là encore cette position n’est pas connue, la philosophie est de laisser faire et de voir quand il sera trop tard, puis de dire qu’ils ont tout tenté mais que rien n’a pu se faire.
L’ANFR a pris note des remarques de l’URC et en tiendra compte. Ils ont précisé qu’il y a eu 1 cas de brouillage en Allemagne, vieille histoire déjà réglée depuis longtemps et que c’est pour cette raison qu’une étude a été demandée pour la CMR-19… Nous pensons que les études montreront clairement que Galileo peut tout à fait cohabiter avec les radioamateurs sans que soient imposées des normes drastiques sur nos émissions. Il serait bon que tout le monde s’unisse et discute, et que le REF et l’IARU arrêtent de faire cavaliers seuls… A la veille de la perte d’une bande radioamateur au niveau mondial, sauront ils nous entendre et s’unir ? Nous attendons des actes, car après les belles promesses faites lors de la tentative de création du GIAR, il nous faut des preuves d’une volonté certaine de travail en commun dans l’intérêt de tous.