Avant l’arrivée du téléphone portable et d’Internet, que de chemin parcouru et de recherches par l’homme pour en arriver là. On peut présager que ce n’est pas fini.

Tout le monde ou presque connait l’Histoire dans l’antiquité du messager Grec qui a couru sur une longue distance, afin d’apporter la nouvelle de la victoire de l’armée à son souverain, pour mourir d’épuisement à ses pieds en lui remettant le message.

Le pigeon voyageur fut utilisé en 42 avant J.C., et oublié au moyen âge. L’idée d’y recourir pour transmettre un message fut reprise à la guerre de 1870, et lors du conflit mondial 1914/1918.

Jusqu’aux environs des années 1790, la communication sur une longue distance était réalisée par un cavalier ou une diligence.

C’est l’invention du télégraphe optique de Claude Chappe et qui fit faire en grand bond en rapidité et en longue distance pour les communications. Alors que la France était menacée à toutes ses frontières du nord au sud et de l’est à l’ouest, pour renverser la jeune République issue de la Révolution de 1789. A partir de 1794, différentes directions depuis Paris sont desservies par des informations ou dépêches acheminés grâce au télégraphe optique de Claude Chappe. Sans entrer dans la description complète de ce télégraphe qui serait ici trop longue, la communication est réalisée entre Paris et Strasbourg en 1794. Une tour surmontée du télégraphe avec ses panneaux de signalisations est hérissée tous les dix à 12 km. Les panneaux envoient des messages lus par la tour suivante par un opérateur muni d’une longue vue et retransmise depuis cette tour. Avec le télégraphe de Claude Chappe, une dépêche envoyée depuis Paris pour Strasbourg, mettait deux heures. Alors qu’auparavant avec les derniers moyens : diligence ou le cavalier, le temps d’acheminement d’une dépêche était de quatre jours.

C’était donc aussi une Révolution des Communications à l’époque.

Une voie transversale, en plus des voies directes, est réalisée en 1834, elle permet de faire passer des messages de Paris au sud de la France ou inversement même s’il y a un problème comme une coupure sur une des deux voies principales Paris Toulon et Parie Bordeaux. Le télégraphe Chappe a été utilisé par le gouvernement à destination des autorités militaires d’abord et civiles ensuite. Il n’a jamais été utilisé pour des messages personnels. Les stationnaires ne savaient pas ce qu’ils transmettaient ou recevaient, toutes les dépêches (messages) étaient codées. Un dictionnaire spécial était utilisé pour coder et décoder les messages. Un curieux qui se seraient installé dans la nature, pour lire ce que les panneaux de la tour transmettaient ne pouvait pas déchiffrer le message, impossible de traduire en clair. Seul un *casseur de code*, et ils ne sont pas nombreux, aurait peut-être pu percer le codage d’un texte avec la répétition de mots au fil des jours.

Le gouvernement avait créé une loterie nationale pour renflouer les caisses de l’état. Le télégraphe transmettait les résultats, mais cela s’est arrêté, il y avait des fraudes. Observations : Beaucoup de gens pauvres à l’époque ne pouvant même pas acheter un billet de loterie nationale, mais il y avait bien, comme toujours, de l’argent quelque part. A 25 sous par jour, les stationnaires étaient en bas de l’échelle sociale. En 1840, 1 kilo de pain bis valait 6 sous et 1 kilo de viande de bœuf environ 18 sous. Pour faire le calcul en francs, rappelez-vous : « 100 sous = 5 francs). On parlait encore de sous jusqu’en 1940 (j’étais âgé de 10 ans), cette habitude a été perdue après 1944. Comment parler de sous aujourd’hui avec l’euro ?

Pour les stationnaires du télégraphe Chappe, pas de retraite. Un stationnaire de Meurthe et Moselle a transmis des messages jusqu’à l’âge de 81 ans.

En 1845, c’est l’avènement du télégraphe électrique morse par fil, qui sonne la fin de l’utilisation du télégraphe optique de Claude Chappe. Ce procédé génial et beaucoup plus rapide que tous ceux utilisés auparavant, aura rendu de grands services aux autorités gouvernementales pendant 52 années. Il était le plus rapide jusqu’à l’arrivée de la télégraphie morse par fil 1845/1895 (50 années). Cette dernière sera suivie de la radiotélégraphie sans fil à partir de 1885 (ensuite après 1918 en même temps que des moyens plus performants), jusqu’au mois février 1999.

Après 1885, la télégraphie par fil existe toujours en 1908, comme en témoigne la statue sculptée d’un télégraphiste sur la façade de la Gare de Metz. De même que la radiotélégraphie a durée en même temps que l’apparition de nouveaux moyens de radio télécommunications plus performants. Depuis le premier février 1999, dans le cadre du SMDSM 1999, les services maritimes côtiers et mobile de France et de nombreux autres pays ont abandonné la veille radiotélégraphique obligatoire et cessé les émissions en morse.

Seule l’Armée semble avoir gardée le code Morse en recours.

Les radioamateurs radiotélégraphistes du /Monde entier continuent de pratiquer le Morse en 2021. Même s’ils seront moins nombreux dans l’avenir, ils continueront de pratiquer ce Mode de  ‘’langage unique’’ qu’est le code Morse et mérite d’être plus connu du grand public. Les pays de l’EST de l’Europe continuent de pratiquer le Morse en 2021. C’est une sorte de Culture dans ces pays, la Russie et d’autres pays.

Il est question de réhabiliter le télégraphe de Chappe du Mont St Quentin près de Metz, je suis curieux de voir cela quand ce sera fini. On reste rêveur en pensant à nos anciens, stationnaires au travail dans ces stations. Un récit évoque :  l’opérateur transpirait à grosses gouttes après avoir pris un message. Je veux bien le croire, peut-être par son application. Mais aussi d’après la description de l’intérieur de la tour, il opérait au deuxième étage, avec du soleil, pas climatisation ou de ventilateur de quoi que ce soit  hi !

Hommage à nos ancêtres de la communication avant nous.

@ suivre