Alexandre Stepanovitch Popov (16 mars 1859 – 13 janvier 1906), est un physicien et ingénieur russe, précurseur de la radio.
Né dans une petite ville de l’Oural, Krasnotourinsk (Oblast de Sverdlovsk), ce fils de prêtre s’intéressa très jeune aux sciences naturelles. Son père voulait qu’Alexandre fasse sa prêtrise et l’envoya au Séminaire d’Ekaterinbourg.
Mais le jeune homme continua d’y cultiver l’étude des sciences et des mathématiques. Au lieu de s’inscrire à l’école de Théologie, il s’inscrivit en 1877 à l’Université de Saint-Pétersbourg où il étudia la physique. Diplômé avec félicitations en 1882, l’université lui offrit un poste de préparateur ; mais sa rémunération ne lui permettant pas de subvenir à l’entretien de sa famille, il postula en 1883 pour l’emploi de chargé de cours et chef de laboratoire à l’École des torpilleurs de Kronstadt, dans l’île fortifiée de Kotline.
La bibliothèque fournie de l’école militaire et l’excellent équipement de son laboratoire donnaient toute latitude à Popov pour se consacrer à sa passion : Le domaine nouveau des ondes hertziennes. Quelques années plus tôt, en 1888, le physicien allemand Heinrich Hertz avait montré comment créer ces perturbations électromagnétiques, et comment les détecter. En ce début des années 1890, Popov, comme bien d’autres chercheurs en Europe, se propose de poursuivre ce travail.
Le 1er juin 1894, un électricien britannique, Oliver Lodge, parvint, à l’aide du « cohéreur » de Branly, à détecter des ondes radio jusqu’à 50 mètres de leur source d’émission. Ce cohéreur était un tube de verre contenant de la grenaille déposée entre deux électrodes. Lorsque Lodge appliquait une antenne réceptrice contre les électrodes, le cohéreur devenait conducteur : le courant d’une pile circulait, car on pouvait enregistrer son intensité aux bornes du circuit avec un galvanomètre. Pour recommencer une réception, il fallait réinitialiser le cohéreur en tapotant dessus pour couper le circuit. Ainsi l’appareil de Lodge était-il équipé d’un bras tournant motorisé qui venait périodiquement secouer le cohéreur. Mais bien que son émetteur à étincelles fût équipé d’un manipulateur, rien ne prouve que Lodge ait jamais détecté autre chose que des grésillements sur son récepteur ; c’est pourquoi on ne peut créditer véritablement l’Anglais Lodge de la première communication radio.
Popov lut le récit de l’expérience de Lodge, et entreprit la conception d’un récepteur longue-portée pouvant servir de détecteur de foudre, en détectant les impulsions électromagnétiques des éclairs. Il adapta le cohéreur de Lodge de façon à réinitialiser le circuit après chaque réception de signal. Le cohéreur (C) était connecté à un relais (R) et à une pile (V), mettant en vibration le bras d’une sonnerie électrique (E). Lorsqu’une onde radio armait le cohéreur, ce bras le réinitialisait immédiatement, tout en déclenchant une sonnerie (B). Innovation plus hardie encore, Popov, pour améliorer la sensibilité du récepteur, y raccorda le fil d’un paratonnerre : c’était l’acte de naissance de l’antenne filaire (A), antenne tendue dans l’air jusqu’à la terre (G). Comme Lodge et Hertz n’utilisaient que de petites antennes dipôles ou une antenne boucle, on attribue à Popov l’invention de l’antenne long-fil.
Pour en savoir plus : https://fr.rbth.com/tech/87725-radio-alexandre-popov
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73 de jean-Luc Desgrez – F5NKK