Blaise Pascal naît le 19 juin 1623 à Clermont-Ferrand dans un milieu aisé, la noblesse de robe qui, sous l’Ancien Régime, rassemblait les nobles occupant des fonctions dans le gouvernement ou la justice. Son père Étienne Pascal est en effet président de la Cour des aides, tribunal fiscal de la ville. Sa mère, quant à elle, décède alors que le jeune Blaise n’a que 3 ans. Quelques années plus tard, il déménage avec son père et ses deux sœurs à Paris. Étienne, passionné de mathématiques et de sciences, s’occupe lui-même de l’éducation de ses enfants, loin des bancs du collège ou de l’université.

Et alors que sa sœur Jacqueline excelle dans les milieux littéraires, Blaise Pascal montre un talent précoce et certain pour les mathématiques. Si bien qu’en 1640, à l’âge de 17 ans, il publie Essai pour les coniques sur la géométrie élémentaire.

Des travaux qui rencontreront un grand succès, jusqu’à attirer l’attention du grand mathématicien René Descartes. Pour aider son père, promu par Richelieu collecteur des impôts à Rouen, il conçoit ensuite la Pascaline, un appareil permettant d’effectuer des additions et des soustractions. Elle fut, en quelque sorte, la première machine à calculer de l’histoire.

Mais en 1646, Étienne Pascal est blessé à la cuisse. Et alors que la famille respectait jusque-là les principes catholiques romains, les médecins lui font découvrir des ouvrages d’inspiration janséniste, bien plus rigoristes. Blaise Pascal, en contact avec une expression plus profonde de la religion, se convertit à une vie chrétienne plus fervente. Il n’en est pourtant pas moins absorbé par ses intérêts scientifiques. Les conceptions philosophico-religieuses de Pascal sont rassemblées dans les ouvrages : « Les Provinciales » (1656-1657), un ensemble de 18 lettres écrites pour défendre le janséniste Antoine Arnauld, un opposant aux jésuites qui a été jugé par les théologiens de Paris, et « Pensées » (1670), un traité de spiritualité, dans lequel il défend le christianisme.

Alors que l’italien Evangelista Torricelli (inventeur du baromètre) et René Descartes débattent de l’existence du vide, il propose plusieurs expériences pour mettre fin à cette querelle. Certaines d’entre elles, menées avec son beau-frère au sommet du Puy-de-Dôme et de la tour Saint-Jacques à Paris, montrent de façon irréfutable le rôle que joue la pression de l’air. Des essais qui mèneront à d’autres études sur la dynamique (hydrodynamique) et la statique (hydrostatique) des fluides. En expérimentant, le scientifique invente ainsi la seringue et la presse hydraulique. Une liste de réalisations qui ne fera que s’étoffer, puisqu’il est aussi à l’origine du haquet, charrette à deux roues pour le transport des tonneaux, ou encore de la première entreprise de transport collectif parisien, avec les carrosses à cinq sols.

Le 1651, son père Étienne décède. Il se plonge alors dans les nombres. À travers ses échanges épistolaires avec le mathématicien Pierre de Fermat, il élabore la base du calcul des probabilités à partir de situations de jeux d’argent. Des recherches qui aideront, plusieurs siècles plus tard, à fonder la théorie des probabilités. Son étude du triangle arithmétique lui permet de parvenir au raisonnement par récurrence. Mais de son côté, sa sœur Jacqueline entrée au couvent, tente de l’arracher à ses fréquentations mondaines qu’elle juge dangereuses.

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73 de Jean-Luc Desgrez – F5NKK