L’ étude des ondes radio a apporté de nombreux résultats nouveaux à l’astronomie. Ces ondes, intéressantes en elles-mêmes, permettent d’observer des phénomènes invisibles par ailleurs, notamment certaines régions de l’Univers qui ont un rayonnement négligeable dans les autres domaines. L’interprétation du rayonnement radio permet aussi d’aborder le problème des rayons cosmiques et des mouvements de matière dans l’Univers.

À côté de l’intérêt propre des ondes radio, la détection d’une émission intense en provenance d’un astre indique que ce dernier possède des propriétés particulières et qu’il est très probablement intéressant à étudier dans tous les domaines. Par exemple, jusqu’à la découverte de radio-sources intense, comme Cassiopeia A, personne n’avait prêté beaucoup d’attention à certaines nébuleuses filamenteuses visibles dans certaines régions du ciel. Or une étude plus poussée, dans les domaines radio et visible, révéla qu’il s’agissait d’enveloppes gazeuses en expansion éjectées au moment d’explosions de supernovae qui ont pu avoir lieu il y a des milliers ou des dizaines de milliers d’années, et qui constituent une source majeure de rayons cosmiques dans l’Univers.

Les quasars ont aussi été découverts grâce à leur rayonnement radio. Ils se présentent en optique comme de simples étoiles. Mais une étude plus détaillée de leur spectre, après la découverte de leur rayonnement radio, a montré qu’il s’agissait de noyaux actifs de galaxies généralement éloignées (cf. quasars).

La radioastronomie permet seule de découvrir facilement les pulsars « étoiles à neutrons en rotation rapide », qui sont très difficiles à observer dans le domaine optique. La sensibilité des grands radiotélescopes et interféromètres est telle que l’on peut désormais détecter l’émission thermique de la poussière interstellaire et des raies atomiques et moléculaires dans quelques galaxies extrêmement éloignées.

Le grand interféromètre en ondes millimétriques A.L.M.A. (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array), implanté par un consortium mondial à 5000 mètres d’altitude au nord du Chili, a pour tâche principale d’étudier systématiquement ces objets lointains, apportant ainsi une contribution majeure à la cosmologie. Il devrait également éclaircir, conjointement avec des observations infrarouges, bien des points qui demeurent encore obscurs dans la formation des étoiles. Le satellite Herschel de l’Agence spatiale européenne complétera ces observations à des longueurs d’ondes submillimétriques qui restent inaccessibles depuis le sol.

Ainsi, la radioastronomie, une technique de l’astronomie qui a atteint la maturité, est promise à un bel avenir, conjointement avec celles qui permettent l’observation dans le reste du domaine des ondes électromagnétiques.

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73’s de Jean-Luc Desgrez – F5NKK