A la fin du 19ème siècle, la T.S.F. (télégraphie sans fil) a pris son essor et voit ses domaines d’application se multiplier ; la diffusion de signaux horaires bénéficie de ces progrès pour s’effectuer sur des distances de plus en plus grandes. Les lignes qui suivent ont essentiellement été tirées d’un très vieil ouvrage du début de la TSF, il faut donc se replacer et s’imaginer être en 1914.

Par Jean-Luc Desgrez – F5NKK

Suite de la partie 4

LA TRANSMISSION DE L’HEURE PAR T.S.F. : C’est alors que le Bureau des Longitudes eut l’idée de proposer aux pays développés la transmission de l’heure par télégraphie sans fil. Déjà, depuis 1910, des essais plus que concluants avaient été réalisés par le poste de la tour Eiffel. Aussi décida-t-il de réunir à Paris, en octobre 1912, une Conférence internationale de l’heure, qui réglementerait la distribution de l’heure à l’aide de signaux émis par des stations de télégraphie sans fil.

On voit immédiatement les avantages de cette méthode. La portée actuelle des ondes longues émises par la Tour Eiffel est de 6 500 kilomètres environ. Les signaux envoyés par la Tour pourront donc rayonner, non dans une direction unique, mais dans toutes les directions dans la limite de cette portée considérable. La généralisation du service de l’heure, de cette façon, ne comporte plus de limite, les signaux étant reçus par les observatoires, par les stations de T.S.F., par les navires et même par les simples particuliers. Les résultats en furent confirmés par la détermination précise des différences de longitude entre Paris et Bizerte et entre paris et Washington.

Dès lors, il ne restait plus qu’à réglementer l’envoi de l’heure par T.S.F. C’est ce que fit la Conférence de l’année 1912 et celle qui vient de se réunir à nouveau en octobre de l’année 1913. Il a été décidé, d’abord, de créer à Paris un Bureau international de l’heure, qui devra centraliser les observations faites par tous les observatoires correspondants.

Ce n’est pas trop, en effet, de plusieurs observatoires pour avoir, à chaque instant, l’heure la plus exacte. Si l’observatoire de Paris pouvait, chaque jour, observer les astres, il connaîtrait rigoureusement la marche de sa pendule. Mais les jours nombreux où le ciel est nuageux, les observations astronomiques sont impossibles. Heureusement, le ciel n’est pas couvert à la fois sur toute la terre, et les observatoires plus favorisés peuvent envoyer par télégramme, à Paris, le résultat de leur observation de l’heure : le Bureau central en déduit, alors, l’heure la plus probable, et, à son tour, par l’intermédiaire de la Tour Eiffel, il la fera connaître aux stations correspondantes.

A cet effet, on a désigné un certain nombre de postes radio-télégraphiques puissants pour émettre, deux fois par jour, à des heures « rondes » déterminées, des signaux horaires analogues à ceux de la Tour, dont ils auront, eux-mêmes, reçu l’heure exacte :

Voici ces stations, avec l’indication des heures où elles émettent leurs signaux :

                                                      Heures

Paris (Tour Eiffel), minuit ou             00

San-Fernando (Brésil)                      02

Arlington (Etats-Unis)                       03

Mogadiscis (Somalie italienne)        04

Manille (Phillipines)                          05

Tombouctou (Soudan)                     06

Paris (Tour Eiffel)                             10

Norddeich (Allemagne), midi ou      12

San-Fernando (Brésil)                     16

Arlington (Etats-Unis)                      17

Massouah (Erythrée)                       18

San-Fransisco (Etats-Unis)             20

Norddeich (Allemagne)                    22

A suivre