Le récepteur à cristal connu sous les noms de poste à galène, de poste à diode ainsi que de poste à pyrite est un récepteur radio à modulation d’amplitude (AM),extrêmement simple qui historiquement dès le début du XXème siècle permit la réception des ondes radioélectriques des premières bandes radios, des signaux de la Tour Eiffel et des premiers postes de radiodiffusion. Le récepteur à cristal équipait les stations de T.S.F. des navires, les stations de T.S.F. des ballons dirigeables, les stations de T.S.F. des avions, les stations portables. Il a aussi permis à des milliers d’amateurs de s’initier à l’électronique et joua un rôle important pour la diffusion de messages pendant la Première Guerre mondiale et pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le récepteur à cristal est extrêmement simple, fonctionnant sans alimentation électrique, d’une très haute fidélité sonore et d’une étonnante musicalité comparé au récepteur moderne superhétérodyne. En revanche, la limite de détection du signal radioélectrique est imposée par le niveau absolu des signaux reçus utile au fonctionnement de l’écouteur ou du casque, car seul le signal radioélectrique de la station radio écoutée fait fonctionner le récepteur à cristal. La sensibilité des meilleurs récepteurs à cristal est de l’ordre de -53 dBm ou 54 dBμV, 5 nW, (soit 500 μV à l’entrée d’antenne du récepteur pour une impédance de 50 Ω ou pour une impédance de 600 Ω une tension de 1,73 mV à l’entrée d’antenne du récepteur) soit une correspondance de S-mètre 9+20 dB. « Une station arrivant à l’entrée d’antenne du récepteur avec un signal radioélectrique de 0 dBm ou 107 dBμV, 1 mW, soit (224 mV/50 Ω ou 775 mV/600 Ω soit S-mètre 9+73 dB) sera reçu fort et clair dans l’écouteur audio du poste à détecteur par diode germanium ou par détecteur à galène ».

Ce niveau absolu du signal radioélectrique utile est fonction des éléments essentiels :

  • de la puissance d’émission, sur une base watts/kilomètres ;

  • de la longueur d’onde, exemple : un émetteur de 1 kW sur la longueur d’onde de 600 mètres, donne à 100 km un champ de 800 μV/m sur terrain bon conducteur et un émetteur de 1 kW sur la longueur d’onde de 300 mètres, donne à 100 km un champ de 250 μV/m sur terrain bon conducteur ;

  • de l’antenne émettrice ;

  • de l’antenne réceptrice ;

  • de la prise de terre ;

  • de la distance entre les stations : plus la distance entre les stations est grande plus le signal utile au fonctionnement du récepteur est faible, l’atténuation de l’énergie étant fonction du carré de la distance sur une base kilomètres2/watts, avec un renforcement sur terrain bon conducteur et avec un léger renforcement la nuit ;

  • du terrain entre les stations, exemple : un émetteur de 1 kW sur la longueur d’onde de 600 mètres, donne à 100 km un champ de 20 μV/m sur terrain mauvais conducteur et 800 μV/m sur terrain bon conducteur ;

  • du type de détecteur, la détection a besoin d’un faible seuil de tension proche de zéro volt, d’une capacité inférieure à 1 pF, l’écouteur de plusieurs kiloohms peut être attaqué par le détecteur de quelques centaines d’ohms.

  • du type d’écouteur : l’écouteur est de plusieurs kiloohms et doit être très sensible, l’écartement entre la membrane parfaitement plane et le noyau doit être aussi petit que possible .

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73 de Jean-Luc Desgrez – F5NKK